EXEMPLE

LES JEUNES ET LA POLITIQUE

Sondage réalisé pour le magazine Les clefs de l'actualité
Voir les résultas : sondage Ipsos février 2001


L'objectif
1. L'objectif du sondage non clairement défini dans le titre : 'les jeunes et la politique'
Il peut s'agir de faire l'état de l'étendue de leur connaissance en politique, et/ou encore d'étudier l'intérêt que les jeunes portent à la vie politique et plus généralement à la vie citoyenne ou bien d'essayer d'identifier la(es) sensibilité(s) politique(s) des adolescents.

2. Echantillon choisi hétérogène : les jeunes de 13 à 17 ans
L'échantillon regroupe des jeunes très différents les uns des autres du point de vue de leur intérêt et de leur connaissance politique.
Sans opinion 1. Peu d'intérêt pour la politique
Les résultats de la première question décrédibilisent les résultats suivants (80% des répondants affirment ne pas s'intéresser à la politique). En effet, les questions suivantes font non seulement le postulat que les personnes interrogées comprennent parfaitement les questions mais aussi qu'elles ont une opinion à donner.
En particulier les deuxième et troisième questions qui utilisent un vocabulaire d'initié (différence entre gauche/droite ou plus difficile encore les partis). Mais quelle est la proportion de jeunes qui a une idée précise de ce que signifie le clivage gauche droite ? Qu'est-ce que représente le clivage gauche droite pour les jeunes de 13 à 17?

Remarque : la remarquable cohérence entre les résultats de ces deux questions donne à penser que les données ont été corrigées : 10% des jeunes se disent à droite et la question suivante montre que les différents partis de droite totalisent exactement 10%.
La correction des données est une phase tout à fait normale et même nécessaire à la réalisation d'un sondage. Seulement sur un échantillon de 415 personnes et dont 80% ne s'intéressent pas au sujet du sondage, quel a été le taux de réponses incohérentes? Dans cet exemple précis, il est clair que le but principal est de donner coûte que coûte des chiffres sur la sensibilité politique des jeunes.
Vocabulaire

2. Le sens des mots employés
- Le terme 'préocuper' est flou, il peut signifier différents degrés selon les personnes interrogées.
-Deux intrus se glissent dans la liste avec 'la préservation de l'environnement' qui devrait être présenté dans la même logique de catastrophisme que les autres thèmes, par exemple 'la destruction des ecosystèmes'. Et 'la construction européenne' (problème majeur ou solution?)
- Présence de sous-entendus politiques dans les questions :
'la montée du racisme' (une tendance avérée ?),'l'immigration' (doit-elle être considérée comme un fléau ?)

Les résultats Le gonflement de la catégorie moyenne ("plutôt") ne signifie pas que les jeunes se préocupent particulièrement de ces thèmes. Les réponses données ici représenteraient davantage les réponses attendues et non pas effectivement ce qui les intéressent ou les préocupent vraiment. En effet, pour exemple, il est difficile d'affirmer qu'on est peu ou pas préocupé par la misère ou la faim!
L'intérêt des résultats Qu'est-ce que cette enquête nous apprend sur les jeunes et la politique?
Les jeunes s'intéressent peu à la politique. Le sondage dans ce cas précis confirme des présomptions mais n'apporte pas réellement d'informations nouvelle.

L'intérêt du sondage ne serait pas tant dans sa capacité à nous éclairer sur l'opinion de la population mais plutôt en tant qu'outil de comparaison. Le lecteur se trouve en mesure de comparer ses opinions à celles des autres, ce qui procure en soi une satisfaction, sans pour autant qu'il apprenne quoique ce soit sur lui même ou les autres. Un peu comme le lecteur incrédule de l'horoscope qui apprécierait la prose astrologique.


Page précédente